Communiqué de presse du 31 mars 2020 : Les paysans s’organisent pour continuer à nous nourrir

Restriction sur les marchés de plein vent, le gouvernement semble revenir sur sa décision

Lundi 23 mars, Édouard Philippe, Premier ministre, a annoncé la fermeture des marchés de plein vent sauf dérogation demandée par les mairies à la préfecture. Le 27 mars, le gouvernement a envoyé à toutes les préfectures un guide méthodologique qui permet d’étendre les possibilités de déroger à la fermeture des marchés et qui définit un protocole sécurisant pour tous. Les règles sont assouplies et c’est aux municipalités de présenter un code de bonne conduite aux préfectures. Le gouvernement reconnaît ainsi que la vente sur les marchés peut s’avérer, si les mesures adéquates sont prises, également voire moins risquée en termes de contacts et de dispersion du coronavirus (cf. les mesures de prévention pour maintenir les marchés de plein vent). Nature & Progrès invite les citoyens à demander la réouverture des marchés auprès de leur commune (exemple de courrier aux maires).

Autres alternatives, certaines collectivités organisent des marchés de prévente (Cf. Guide d’organisation).

Des initiatives de vente directe fleurissent sur les territoires, où chacun peut s’approvisionner

Les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) et vente de paniers ont mis en place des règles sanitaires pour continuer à fonctionner. A ce titre, les collectivités, en mettant à disposition des locaux peuvent contribuer à l’émergence de nouveaux points d’approvisionnement.

La vente à la ferme reste autorisée ; des plateformes dédiées aux circuits courts se sont créées ces dernières années pour faciliter la mise en relation entre citoyens et producteurs (Cf. liste des points d’approvisionnement à côté de chez vous).

Des paysans s’adaptent en assurant des tournées de livraison, en vendant sur de nouveaux points de vente (dépôts-ventes, drive fermiers, etc.)

L’agriculture paysanne et locale, une longueur d’avance pour réinventer l’économie de l’après-coronavirus

Grâce aux circuits courts, le lien entre citoyens et paysans, même s’il est distancié par les mesures sanitaires, n’est pas rompu. Il est parfois même le seul entre les individus. La résilience de ces systèmes agricoles, plus autonomes, créateurs d’emplois pérennes, apportant lien social et solidarité sur un territoire, est mise en exergue en période de crise. Quand l’agriculture industrielle s’affole de manquer de main d’œuvre et de ne plus pouvoir expédier ses marchandises à l’étranger, les petits paysans locaux, même si cela relève d’une adaptation permanente, continuent à travailler et à fournir à la population locale, des produits de qualité. Le roseau plie mais ne rompt pas…

 Contact presse :

Eliane Anglaret – Présidente de Nature & Progrès – 04 73 79 32 43 – c.dupetit@natureetprogres.org

 

[1] Les systèmes de vente directe, entre autre les marchés, sont particulièrement développés chez les petits producteurs en agriculture paysanne et biologique ; il importe de les maintenir pour qu’ils continuent leur activité et pour que les citoyens aient accès à des produits locaux et de qualité.